Nous, nous sommes connus sur papier,
AFRIQUE MAGAZINE, notre journal
Je cherchais uniquement mon chantier
Cela n’a jamais été nullement pénal
Mon nom figurait dans les annonces classées
Sans grande conviction, je t’ai répondu
Mais, à ta deuxième lettre, je m’étais suspendu
J’attendais tes lettres comme la venue du Christ
Je les gardais jalousement
Précieusement.
Dans tes écrits, tu m’as offert le paradis
Heureuse, le bonheur m’était prédit
Ce n’était pas utopique, mais vrais et profond
Comme ceux pour qui j’ai vécu si longtemps
Ce n’était pas des mots que tu écrivais
Tu m’envoyais tendrement ton cœur si parfait
J’ai installée ma base devant la maison de la poste,
Pour n’avoir aucun retard de réception
Pour toi, j’ai ouvert une boîte au lettre postale
Pour que le secret, notre secret soit total
T’aimer ne me nécessitait pas une permission
Ma vie s’est transformée, la finale
Tes mots, tes expressions, rien qu’à moi
Je fondis en larme le jour que j’entendis ta voix
J’eus comme une confirmation de foi
Nos séances d’amour quel comble de joie
Et chaque fois, je perdais ma croix
Transportée par cet amour littéraire
C’était quotidiennement ma prière
Pendant deux ans, tu as illuminé ma vie
Tu m’as aimé, sans primes, ni préavis
Tu m’as donné de l’espoir de survis
Ton manque de virilité ne m’a pas inquiété
Je te voulais avec, ou sans ta masculinité
Tes mains remplaçaient bien ton membre
Et j’étais autant heureuse qu’autrement
Ce n’est pas de la triche sincèrement
Le manques de virilité quelles humiliations
Tu t’agaçais de mon amour à répétition
Et tu as sombré dans la méchanceté
Tu as négligé tes principes et priorités
Tu deviens l’ombre de toi-même
Tu collectionnais des problèmes
Mal de ne pas me combler comme dans tes rêves
Mal que tes rêves soient plus brillant que la réalité
Si tu avais eu un peu plus de foi
Je t’aurais emmené chez moi
Consulter tous mes ancêtres, tous mes aïeux
Secouer les marabouts d’Afrique,
Pour qu’il te rende ta virilité !
Ton bonheur et désir unique
Mais tu t’es renfermé
De toute aide, tu as refusé
Tu ne m’as plus regardé
Sacrifié mon amour, tu as préféré
Qu’aidé, te laisser
En nous sacrifions, tu as banni,
La plus belle expression
De toutes mes intentions
Tu as été une drogue
Je te consommais à petite dose
Sans respecter les épisodes,
J’ai abusé de cette symbiose
Aujourd’hui, j’en suis à l’overdose
Marc, qu’avions nous fait de notre amour ?
Celui qui m’a fait prendre huit heures de vol
Moi qui déteste l’avion
Celui qui m’a fait aimer l’hiver,
Moi la fille du grand soleil !
Qu’as- tu fais du désir des descendants métis ?
Un fruit de l’amour
Dans le respect de la diversité des créations de Dieu
Marc, je refuse que mon cœur t’oublie
Je refuse que notre amour tombe dans l’oubli
Marc, je sis Bénéth, ta Bénédiction !
Aujourd’hui plus qu’hier, moins que demain,
Je te désire toi et personne d’autre
Toi ou personne
Marc, aux aurores de mes funérailles
Ma dernière pensée sera pour toi
Seul être qui m’ait réellement aimé-/- 25/5/2002