Le premier avait à peine vingt huit ans
Footballeur et romantique dans ces moments d’abandon
Il avait une vision confuse de notre réalité
Il y croyait lui, à son avenir, à sa fertilité
Il rêvait de la bas, ou tout est propre sans mirage
Ferme, passionné, oubliant les larmes de mon visage
Il avait, je vous jure à peine vingt huit ans
D’ici, bien des mois après sa voix j’entends
Fredonner des chansons Créoles au creux de mon oreille
J’y comprenais pas grand chose, mais quelle merveille !
A vingt huit ans, très Congolais cet homme qui me hante
Fut mon amour de jeunesse, celui dont on a pas honte
POUR
LA PREMIERE FOI
QUE JE ME PLUME COMME UN OISEAU
Il s’en est allé dans un sommeil sans murmures
Ce départ a achevé ma rare bonne humeur
On l’appelait Gaétan, moi je l’appelais Dan mon amour
De ces amours ni le temps, ni les circonstances
Ni les inégalités, ni les différences...
N’entament, plus fort du jour au jour.
Dan s’en est allé, fauché par une balle perdue
Mes cris, mes hurlements ressemblent à ceux du pendu
Le pouvoir, l’argent surtout la bêtise
N’ont pas fait cas de sa gentillesse
Et moi, je me retrouve frêle et seule, je dors...
Lâche, je vis, je dors, je lutte contre le sort...
AU PAYS ON APPELLE CELA BETISE HUMAINE
Le deuxième avait à peine vingt sept ans
Timide, rêveur surtout de nous très différent
Comme notre père, il rêvait d’avoir beaucoup d’argent
Un bon métier d’artisan en main,
Revêche mais suffisamment lucide et intelligent
Il avait à peine vingt sept ans, on l’appelait Hervé SIEMO
Hervé que les autres appelaient TIVOS
De la famille était, je vous jure le plus beau
Il s’en est allé dans un sommeil sans murmures
Indifférent à la détresse de ses sœurs
Ce garçon était mon frère, de mon père mon jumeau
Comme Dan, mon frère aussi fauché
Fauchés par l’intolérance des idiots fâchés
Mon frère repose sûrement dans une fausse commune
Abandonné dans un cercueil de terre
Sans planche, ni drap, il a rejoins le père et la sœur
AU PAYS ILS ONT APPELE CELA BETISE HUMAINE
Elle s’en est allée au même âge que JESUS
Elle, c’est ma copine d’enfance
Celle des quatre cent coups
Elle a été broyée par la souffrance
On l’appelait NADANIE
Moi, je l’appelais NANIE
Ma copine comme Bob mon frérot et Ya Huguette
De leur maladie ont vécu un chemin de la Croix
La maladie a eu raison de leur foi
Dan Gaétan MASSAMBA
Hervé SIEMO
Gisèle SIEMO
Nadanie LOUSSI- BATH
Huguette M. NKILOUZEBI
Bob FILA MAYALA
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